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Thresholds
Thresholds and new horizons, 2019
Refshaleøen est une île post-industrielle de Copenhague en pleine transformation. Le projet Thresholds and New Horizons raconte une histoire ; celle de l’artiste visuelle que je suis et qui a choisi d'entrer en contact avec ce lieu, d’absorber et d'exprimer cette rencontre. À l'arrivée, franchir la porte qui s'ouvre sur Teaterøen — l’emplacement où se situait la résidence — m’a donné l’impression de franchir un seuil. Cela m'a fait prendre conscience de ce que Kathleen Stewart a décrit comme l'un des "multiples seuils du monde (qui) sont négociés dans le cadre de la vie quotidienne". Mon processus créatif est en résonance avec sa description du mot worldling : "un regard impassible sur la façon dont un assemblage d'éléments s'agglutine ; (...) les mondes comme scènes perceptives, où les scènes devenant des mondes sont des singularités de rythme et d'attachement ". Intéressée par l'agencement matériel des choses non humaines, j'ai utilisé la photographie et la vidéo comme outils d'investigation pour capturer des scènes momentanées qui seraient autrement passées inaperçues. Ce processus qui consiste à faire entrer dans le cadre de la perception des aspects de l'environnement que l'on rencontre couramment, mais qui sont souvent négligés, est lié à ce que Laura Levin appelle l'inconscient environnemental.
Tout au long de la résidence, j'ai effectué plusieurs explorations performatives du corps et du site. Des frottis — impression au graphite de fragments de paysage sur de longs rouleaux de papier — ont été réalisés. Mon travail s'est déroulé dans les zones liminaires de Refshaleøen et s'est concentré sur l'enregistrement des signes de changement qui se sont produits sur de longues périodes de temps. Le projet a été présenté sous la forme d'une installation publique in situ comprenant des dessins avec des insertions vidéo.
De retour à mon studio de Montréal, Thresholds and New Horizons est devenu une vidéo à trois canaux invitant le spectateur à rencontrer un site nouveau et inattendu, un espace de réflexion et de contemplation.
Refshaleøen is a post-industrial island in Copenhagen undergoing rapid transformation. Thresholds and New Horizons tells a story; the story of how, as a visual artist, I have chosen to get in touch with, to absorb and to express what has emerged from a brief encounter with this territory. Upon arrival, walking through the door that opens onto Teaterøen - the site where the residence was located - felt like crossing a threshold. It brought to my consciousness what Kathleen Stewart has described as one of “multiple thresholds of worldling (that) are negotiated as part of everyday life.” My creative process resonates with her description of the word worldling: “an impassive attunement to the ways in which an assemblage of elements comes to hang together; (…) worldlings as perceptual scenes, where scenes becoming worlds are singularities of rhythm and attachment.” Interested by the material agency of non-human things, I used the mediums of photography and video as tools of investigation to capture momentary scenes that would have otherwise gone unnoticed. This process of bringing routinely encountered, but often overlooked aspects of the environment into the frame of perception relates to what Laura Levin calls the Environmental Unconscious.
Throughout the residency I performed several body and site explorations, making rubbings with graphite to imprint fragments of the landscape onto long rolls of paper. My work took place in liminal zones throughout Refshaleøen and focussed on recording signs of change that have occurred over long periods of time. The project was presented as a public site-specific installation of drawings with video insertions.
Back at my studio in Montreal, Thresholds and New Horizons became a three-channel video inviting the viewer to encounter a new and unexpected site, a space for reflection and contemplation.
